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Suivi d'une colonie de Polyergus rufescens

3 décembre 2017

Une belle reprise !

J'ai eu beaucoup de mal à trouver des cocons cet été ci-fait que presque toutes les ouvrières Polyergus sont mortes et la ponte s'est arrêtée très rapidement. Par chance un contact vraiment sympa a réussi à me trouver du couvain en bonne quantité, et à ma grande surprise, dès l'éclosion des cocons "esclaves" la ponte a repris, et pas qu'un peu ! La reine semble ne plus vouloir s'arrêter !! Sur la photo ci-dessous (pas terrible niveau qualité), il ne s'agit QUE de couvain issu de la reine !! Et une nouvelle vague de ponte est en cours, bref tout va super bien pour cette petite colonie qui a eu chaud, beaucoup d'ouvrières Polyergus apparaissent dans la colonie en ce moment, je nourris à fond et croise les doigts pour que la reine se calme un peu histoire de ne pas les mettre au frais trop tard ! Je referai un post (avec photo bien sûr, j'ai pris celle-ci juste avant que les premières Polyergus ne naissent) quand tous les cocons auront éclos, il en reste pas mal et la colonie prend déjà une belle couleur rouge avec toutes ces ouvrières Polyergus...

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1 avril 2017

Déjà des raids !

Ça fait un an que je n'ai pas donné de nouvelles de la colonie, et elle a bien grandi ! Le 06.06.2016 j'ai donné 20-30 cocons de Serviformica à mes Polyergus qui ont semblé assez contentes de les trouver, la reine ayant par la suite pondu sans relâche ! Mais au 28.09.2016 j'ai été confronté à une invasion d'acariens et il y a eu pas mal de mortes, ce qui leur a valu un retour en tube (plus simple à gérer qu'un nid niveau propreté) après un traitement au carbonate de calcium (c'était complètement expérimental mais coup de bol, ça a marché !), puis une mise au en hibernation le 07.10.2016 dont je les ai sorties trois longs mois plus tard, le 18.01.2017.

A peine un mois après leur réveil, le 30.01.2017, j'ai découvert des oeufs ! La colonie est donc bien repartie mais a supporté de fortes pertes touchant majoritairement les Serviformica, ce qui a bien ralenti son expansion.

Le 11.03.2017 j'ai découvert des dizaines d'ouvrières Polyergus dans l'aire de chasse, elles avaient l'air complètement paniquées, courant frénétiquement le long des parois ! Premier vrai comportement de préparation de raid chez mes Polyergus rufescens (depuis c'est quotidien) ! C'était vraiment intéressant à observer mais le message était clair : il fallait absolument que je leur trouve des cocons de Serviformica. J'ai donc entrepris de prélever 1/3 des cocons de ma colonie de Formica fusca (environs 30 cocons) pour les offrir à mes Polyergus rufescens qui à ma grande stupéfaction...les ont mangés. Pas de bol, une petite carence qui est passée inaperçue selon moi, et elles ont trouvé ce dont elles avaient besoin dans l'hémopymphe des cocons...

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Depuis deux semaines elles ont de nouveau droit à des "red runner" décongelées (gonflées à bloc nutritivement de leur vivant), et j'ai modifié la recette des liquides sucrés que je leur donne pour parer à toute carence.

Aujourd'hui elles ont quelques cocons, aussi je leur en ai donné trois de Formica fusca en début de semaine, et je crois qu'ils n'ont pas été consommés cette fois-ci, mais pas facile à vérifier puisque la colonie a ses propres cocons. Enfin, la reine a re-pondu (constaté le 23.03.2017) : il y des oeufs et des larves en plus des quelques cocons précités, et pour ce qui est des ouvrières je dirais deux fois plus de Polyergus que de Serviformica, avec 100-150 ouvrières au total à vue d'oeil.

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Il va vraiment falloir que je leur trouve des cocons, mais je préfère ne plus toucher à mes Formica fusca cette année (il faut qu'elles se développent elles aussi), par conséquent je vais attendre quelques mois et aller retourner quelques pierres en forêt !

1 avril 2017

Explosion des effectifs et accueil d'une seconde colonie

Mon dernier billet remontant à il y a un an, cette colonie a bien évolué ! Placées en hibernation le 07.10.2016, et sorties le 18.01.2017, elles ont repris la ponte très rapidement (j'ai constaté les premiers oeufs le 30.01.2017). Depuis, ces oeufs ont évolué et il y a désormais un couvain très impressionnant, les reines ne chôment pas et la colonie connaît une expansion rapide : le tas d'oeufs est perpétuellement renouvelé, toujours plus gros, et le tas de cocons (tout aussi impressionnant) commence à peine à diminuer du fait de la vague de naissances !

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Cependant, le 12.02.2017, j'ai eu la désagréable surprise de constater les suites d'un régicide que je ne m'explique pas... Rien ne laissait prévoir un tel comportement, aussi les trois reines restantes cohabitent sans aucun problème.

Pour éviter de trop fatiguer cette colonie qui est censée approvisionner mes Polyergus rufescens en cocons, j'ai acheté une seconde colonie le 15.03.2017, à une seule reine, accompagnée de 150-200 ouvrières. Cette nouvelle colonie a déjà pondu et est très active ! De taille comparable à ma première colonie, je suis curieux de voir si la différence de couvain sera proportionnelle à la quantité de reines par colonie.

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Je réfléchis à faire l'acquisition de colonies de Formica fusca supplémentaires pour éviter des prélèvements de couvain trop massifs par colonie à l'avenir, mais il vaut sûrement attendre l'été pour trouver/acheter des reines et faire fonder des colonies polygynes.

9 avril 2016

Bon démarrage !

Cette colonie est sortie d'hibernation au même moment que les amazones (27.02.2016) mais il lui a fallu un peu plus de temps pour pondre : une semaine de plus environs puisque c'est le 10.03.2016 que j'ai découvert les premiers oeufs. Aujourd'hui il y a pas mal de cocons de une nouvelle ponte, ça promet pour la suite.

9 avril 2016

Pas mal de couvain !

Le 27.02.2016 j'ai sorti toutes mes colonies d'hibernation, leur pause hivernale étant terminée. Et à peine une semaine plus tard, le 02.03.2016, je découvrais un gros tas d'oeufs dans l'un des tubes à essais de la colonie ! Je n'ai pas eu beaucoup de temps pour en parler, ci-fait qu'à l'heure où j'écris ce billet la colonie compte une bonne douzaine de cocons, pas mal de larve et beaucoup d'oeufs fraîchement pondus ! C'est un soulagement vu les pertes subies avant l'hibernation.

Désolé encore une fois pour la qualité des photos, elles sont faites avec un portable.

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16 janvier 2016

Formica (Serviformica) fusca

Face à la difficulté que j'ai rencontrée l'an dernier quant à l'approvisionnement en cocons pour ma colonie de Polyergus rufescens, j'ai commandé quatre fondations de Formica fusca qui sont arrivées avant-hier.

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Le souci c'est qu'entre les Polyergus rufescens, les Formica truncorum, la reine Messor barbarus et la reine Crematogaster scutellaris, le "frigo" est presque plein ! Donc j'ai beaucoup hésité : quatre colonies distinctes sur lesquelles prélever des cocons alternativement chaque année, ou une seule colonie polygyne ? J'ai donc décidé de laisser le sort choisir : ma théorie depuis plusieurs années est que les fourmis, au stade de la fondation, ne produisent pas assez de phéromones dans l'air pour avoir une véritable odeur coloniale, ce qui expliquerait leur craintivité à ce stade. Aussi en grandissant, la colonie voit ses effectifs s'accroître et la concentration phéromonale dans l'air devient suffisante pour que les phéromones en question ne soient pas altérées (réaction chimique avec des éléments présents dans l'air, réaction chimique avec les phéromones d'autres fourmis/insectes, etc...), et que donc il y ait "identité coloniale". Pour vérifier cette théorie (déjà "vérifiée" avec des gynes Raptiformica et Sensu-stricto mais l'expérience était faussée par le caractère dépendant de ces espèces parasites), j'ai simplement pris les quatre fondations, et je les ai disposées dans une grande aire de chasse.

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Si il y a combats, alors il y a identités coloniales. Si il y a adoption, alors il n'y a pas d'identité coloniale et ma théorie est vérifiée. Le Tube du haut est le tube A, et ainsi de suite jusqu'à D en tournant dans le sens des aiguilles d'une montre.

  • 12h00 - Début de l'expérience. Mise en place des fondations.
  • 14h22 - Transport social entre deux ouvrières non-identifiées.
  • 14h24 - La même ouvrière va chercher une autre ouvrière dans le tube A et la ramène dans le tube B.
  • 14h39 - La fondation du tube A a entièrement été rapatriée dans le tube B.
  • 14h41 - Premier contact entre une ouvrière du tube B et la fondation du tube C (trophallaxies).
  • 16h30 - La fondation du tube D a entièrement été rapatriée dans le tube B.
  • 19h25 - La fondation du tube C a entièrement été rapatriée dans le tube B. Fin de l'expérience.

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On peut imaginer que les fondations étaient issues du même essaimage, ce qui fausserait l'expérience. Mais pour avoir réalisé la même expérience avec des fondations d'autres espèces, c'est pour moi une confirmation : il n'y a pas réellement d'identité coloniale à ce stade de la colonie. Cependant, on peut s'interroger sur la source de ce phénomène car les ouvrières dites "de première génération" sont très chétives comparé aux ouvrières de colonies adultes. Ces ouvrières seraient-elles incapables de produire une odeur coloniale stable ? Malheureusement je n'ai pas le matériel adéquat pour vérifier ma théorie quant à la quantité de phéromones produite par une colonie de ce stade et à la transformation de ces phéromones dans l'air du fait de la faible quantité produite, mais je suis persuadé qu'à moins d'arriver à un stade où la production de phéromones est supérieure à la vitesse de transformation/dispersion dans l'air de ces phéromones, il n'y a pas d'identité coloniale. Dans l'idéal il faudrait réduire plusieurs colonies adultes à la "taille" de la fondation et retenter l'expérience en ayant vérifié auparavant que les ouvrières se combattent lorsque les grandes colonies sont mises en présence. Mais pour moi cette théorie expliquerait la cohabitation au sein de mêmes nids de Lasius niger et Myrmica rubra observée il y a quelques années : quelque soit l'espèce, elles utilisent les phéromones de la même manière (ce qui semble ne pas forcément être le cas pour les espèces parasites au vu de mes récentes mésaventures avec Polyergus rufescens : elles semblent perdre leur odeur coloniale beaucoup plus facilement que les Formica fusca -ce qui profite à la gyne lors du parasitisme- puisque les ouvrières Serviformica s'engluant dans des liquides ne sont jamais attaquées une fois nettoyées puis réintroduites; J'en déduis donc que les Polyegus rufescens utilisent peut-être des molécules plus volatiles ou sur une épaisseur plus restreinte du cuticule). Cet été je déposerai des colonies d'espèces différentes dans une cloche sous vide avant de les regrouper : je suis persuadé que le fait de devoir reconstituer leurs odeurs coloniales ensemble conduira à une fusion des différentes fondations. En attendant, me voilà avec une belle fondation de Formica fusca à 4 reines !

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J'ai fait déménager tout ce petit monde dans un tube propre et plus grand avant de les placer au frais.

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J'ai choisi de faire le suivi de cette colonie en parallèle de celui de mes Polyergus rufescens parce qu'elles ne sont là que pour m'aider à maintenir ces esclavagistes délicates. Mais pour l'instant, on attend le printemps !

 

13 janvier 2016

Combats chez les Polyergus !

Il y a trois jours j'ai sorti la colonie du "frigo" pour leur permettre de se nourrir et faire un petit break, il était 14h environ. Vers 20h je jette un coup d'oeil à la colonie, et je réalise que des ouvrières Polyergus se battent entre elles dans l'aire de chasse, et très violemment !

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Donc j'ai immédiatement pensé à un empoisonnement, sauf qu'il n'y a que les ouvrières Polyergus qui étaient atteintes ! Donc dans l'urgence (déjà 5-6 mortes) j'ai transféré la colonie dans un tube à essais posé dans une grande aire de chasse. Mais le mystère était entier : pourquoi les Formica truncorum n'ont pas eu de problème alors qu'elles sont maintenues dans les exactes mêmes conditions ? Pourquoi seules les ouvrières Polyergus étaient touchées ?? J'ai donc pris un papier et un stylo et j'ai fait ce que tout chercheur commence par faire face à un phénomène nouveau : j'ai observé. Et il s'est avéré que les choses se déroulaient de la sorte : les ouvrières Polyergus se jetaient dans les liquides mis à disposition, puis en sortaient (avec ou sans mon aide), puis s'en allaient et quelques instants plus tard un combat éclatait avec une autre ouvrière, le plus souvent Polyergus (5 fois sur 6), et s'en suivait la mort de l'une des deux ouvrières.

Par conséquent j'en ai déduit une hypothèse : Les ouvrières de la colonie, du fait du ventilateur du "frigo" et de la présence infime de javel dans l'eau du réservoir, étaient très déshydratées à leur réveil. Elles se sont donc ruées dans l'ADC pour boire, sauf que les ouvrières Polyergus, pressées par la soif extrême, n'ont pas attendu l'aide des Serviformica, et ne sauraient pas boire seules (dans la nature il est très rare de trouver des ouvrières Polyergus loin du nid, les Serviformica gèrent le ravitaillement en eau et en nourriture et le terrain est souvent très sec à proximité immédiate du nid), par conséquent elles se seraient engluées dans les liquides, nettoyant leur cuticule de toute phéromone coloniale... S'en suivent les combats intracoloniaux et la mort.

Pour vérifier cette hypothèse, j'ai simplement laissé tous les paramètres à leur état d'origine, sauf que j'ai remplacé les liquides accessibles directement par des cotons imbibés, et il se trouve que le problème a immédiatement disparu...

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L'avantage de cette petite mésaventure, c'est que j'ai mis la colonie dans une aire de chasse, ci-fait qu'il me sera très simple de les traiter au carbonate de calcium avant de les mettre en nid (c'est prévu pour bientôt, partiels terminés !!). Aussi je pense que c'est une découverte intéressante quant aux Polyergus rufescens : elles sont totalement dépendantes des Serviformica, au point de ne pas être capables de boire sans elles !

Aussi j'ai remarqué que les ouvrières Serviformica adoptent un comportement de soumission systématique lorsqu'une ouvrière Polyergus leur fonce dessus mandibules ouvertes : elles replient les antennes et se plaquent au sol, les pattes serrées contre le corps, alors que les autres ouvrières Polyergus réagissent très agressivement à ce comportement. Pourtant, le seul combat qui a eu lieu entre une Polyergus et une Serviformica s'est soldé par la mort de la Polyergus (à noter : il s'agissait d'une ouvrière Serviformica de bonne taille, et j'ai remarqué que chez les Serviformica, les petites ouvrières sont souvent dans le nid et prennent la fuite lors des raids de Raptiformica, alors que les Serviformica plus grandes combattent systématiquement... Une sorte de caste...? A creuser.), ci-fait que ce n'est pas tant le potentiel combattif de la fourmi qui induit ce comportement, mais plutôt les phéromones particulières produites par les Polyergus.

En bref, quelques pertes regrettables, mais par chance quatre reines Formica fusca arrivent pour m'aider à maintenir cette colonie sans être confronté aux acariens qui sont introduits lors des "boost" réalisés avec du couvain sauvage.

Pour finir, une petite photo de la reine lors du déménagement, accompagnée d'une ouvrière Polyergus, d'une ouvrière Formica cunicularia et de deux ouvrières Formica fusca.

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Coup de bol, les grandes aires de chasse que j'ai acheté rentrent tout pile dans la cave à vins dans laquelle je fais hiberner mes colonies ! Il ne reste plus qu'à attendre le printemps...

30 décembre 2015

Acariens...

Il y a trois jours j'ai sorti mes colonies de Formica truncorum et de Polyergus rufescens d'hibernation pour leur permettre de se nourrir avant de retourner au froid.

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Voyant le petit dépotoir présent dans ma colonie de Polyergus rufescens, j'ai décidé de passer ça au microscope, et surprise...ça grouille d'acariens. Coup de chance, les Formica sont épargnées, mais le petit dépotoir qui couvre une surface inférieure à une pièce de 1 centime aura suffit à attirer ces parasites chez les Polyergus...

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Par "chance", il s'agit d'acariens détritivores, et ils n'ont pas de couvain auquel s'en prendre en cette saison. Le souci c'est que ça risque de vraiment ralentir l'activité de la colonie, j'ai déjà perdu une colonie de Raptiformica comme ça, faute d'expérience à l'époque. Mais aujourd'hui c'est différent, j'ai commencé par mettre de l'eau de javel diluée au 1/20ème dans le réservoir de la colonie (qui l'a bien supporté après un peu d'agitation) pour empêcher la prolifération de moisissures propices au développement des acariens. Puis, plus tard, lorsque je transfèrerai la colonie dans un autre nid, je les passerai au carbonate de calcium pour les débarasser des acariens, et enfin, si le problème persiste, j'introduirai des acariens prédateurs dans leur futur nid pour éliminer ces saletés.

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En attendant, elles sont retournées au frais.

18 décembre 2015

La myrmécovanne !

Voilà un petit moment déjà que j'avais ce projet en tête : la myrmécovanne.

J'ai toujours trouvé que le problème principal des nids précreusés actuels est qu'on cherche à offrir un maximum de place à la colonie, qui va commencer par stocker ses déchêts dans les salles inoccupées plutôt que dans l'ADC, avant de s'accoître pour finalement avoir besoin de ces mêmes salles devenues entre temps insalubres et attirant par la même occasion les parasites et moisissures, compromettant la colonie...

J'ai longtemps pensé que les nombreux commerçants profitant du "buisness fourmi" trouveraient rapidement une solution à ce défaut de conception, mais finalement j'ai décidé de me lancer il y a quelques semaines, ayant besoin d'un nid pour cette colonie. J'ai donc commencé par chercher des idées : cherchant à créer un système s'intercalant entre deux salles et permettant DE L'EXTERIEUR d'autoriser l'accès ou non d'une salle à la colonie, je suis d'abord parti sur une simple languette à glisser (trop fragile vu l'épaisseur nécessaire et la fente laissée libre lorsque la languette est absente pourrait faciliter les évasions), puis sur une sorte de vis (qui n'existe pas malheureusement), avant enfin de me rappeler d'une petite pièce qu'on trouve souvent dans les cartons des meubles à monter soi-même : le baril-écrou (appelé parfois goujon ou cible-objectif).

Connexion galeries

Tenant une base, je suis passé à la schématisation, et ça donne ça :

Epaisseur nid fourmis

A ce stade, le concept de "myrmécovanne" restait à perfectionner ! Pourquoi ? Parce qu'en retournant accidentellement le nid, le baril-écrou sortirait de son emplacement et libèrerait la colonie... Donc il a fallu trouver le moyen de garder le baril-écrou dans le nid, mais d'y avoir tout de même accès de l'extérieur pour ouvrir ou fermer la myrmécovanne ! Voilà le résultat (en orange, c'est une rondelle de caoutchouc qui permet de plaquer le baril-écrou contre la vitre du nid, de sorte qu'il n'y ait pas d'interstice par lequel les fourmis puissent se faufiler vers l'extérieur ou vers les salles interdites) :

Épaisseur_nid_fourmis

La myrmécovanne est née ! En un coup de tournevis, ma gyne ayant fondé dans une salle près de l'humidificateur et commençant à se sentir à l'étroit avec ses 150 ouvrières, se trouve soulagée, et ce, sans construire de nouveau nid ! Je me suis donc lancé sans plus attendre dans la conception d'un nid expérimental qui dans mon cas doit entrer dans ma cave à vins pour la diapause (l'idée désormais est de créer d'un coup un nid pouvant accueillir une colonie adulte, puisque grâce au système de myrmécovannes, il pourra accueillir la colonie de la fondation à sa "taille adulte", ce qui peut représenter un nid de 1m² voir plus, lorsqu'il n'y a pas la contrainte de la cave à vins...), et après plusieurs heures de calculs et dessins, voilà la bête :

 Nid_horizontal_fourmis_goujons NID UNIQUEMENT

 Passons donc de la théorie à la pratique ! Et pour la réalisation, il m'a fallu pas mal de matériel... J'ai donc listé le matériel nécessaire et établi un protocole (le but de ce billet étant d'aider d'autres éleveurs à créer leurs propres nids à myrmécovannes).

Pour construire ce nid, il m'a fallu :

  • Une plaque de plexiglas 4mm de 20x20cm;
  • Deux plaques de PVC rigide gris 20x20cm;
  • Des boulons Ø3x25mm;
  • Des rondelles très petites adaptées aux boulons (protéger la vitre);
  • Une scie-cloche  Ø 3,2cm;
  • Un foret à plastique/bois (mèches humidificateur) Ø 0,1cm;
  • Une visseuse qui fait perçeuse;
  • De la mousse oasis;
  • Un fer à souder;
  • Du mastic pour aquarium (pour les bouchons) - utiliser du tuyau;
  • Un foret à plastiques pour les liaisons (de même diamètre que le diamètre interne des barils-écrous);
  • Du tuyau transparent Ø8-10mm;
  • Une ADC adaptée à la cave à vins (20x20x7,5-8cm);
  • Un foret à bois 9.5mm pour les sorties;
  • Un foret à bois 10mm (barils-ecrous);
  • Un foret bois Ø 0,3mm pour prépercer boulons;
  • Deux Serres - joints;
  • Un pistolet pour le mastic;
  • Des puits - objectifs (barils-ecrous) 10*14*6mm;
  • Un compas cutter circulaire;
  • Un cutter de précision;
  • Une règle en métal;
  • De l'enduit de réparation microfibré "adapté extérieur";
  • Un foret bois Ø4mm (trous humidificateur);
  • Un foret à découper;
  • Une Dremel;
  • Un mandrin Dremel;
  • Une table bricolage;
  • Un kit découpe pvc Dremel;
  • Dne poignée de precision dremel;
  • Des disques à découper le plexi pour dremel;
  • Des joints circulaires 9,5×8×2mm;

A noter : J'ai remplacé trois des quatre plaques de plexi visibles sur la photo suivante par deux plaques de PVC, la matériau correspondant d'avantage à mon outillage.

Matériaux

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Le protocole à suivre :

  1. Tracer les salles (compas-cutter) et liaisons, les emplacements de vis, les sorties et l'humidificateur sur la plaque PVC centrale (marques fines au cutter de précision).
  2. Poser une plaque PVC centrale sur une planche en bois surélevée de deux tasseaux et la maintenir au support avec des serres - joints. La partie à découper doit être dans le vide.
  3. Bien marquer l'emplacement de l'humidificateur puis percer au foret "disque" en mettant le pvc dans le sens de la rotation du disque pour éviter les ratés si le disque se déplace sur le pvc (Dremel + grip de précision) OU percer avec le kit de découpe PVC de Dremel.
  4. Salles : Percer un petit trou central de ø4mm puis percer lentement avec le forêt scie-cloche (visseuse) en démarrant la visseuse une fois le forêt posé sur le centre de la salle. Accélérer progressivement la rotation.
  5. Utiliser le forêt de 10mm pour percer les emplacements qui recevront les barils-écrous dans la plaque centrale (visseuse). Les barils-écrous ne doivent pas jouer dans leur emplacement (percer un peu petit) et il faut que les espaces de sortie (les percer après l'encastrement des barils-écrous avec le forêt à découper ou un forêt à bois 6mm [Dremel]) soient adaptés au passage dans le baril-écrou. L'encastrement doit être un peu plus profond que la hauteur du baril-écrou (et donc attaquer la plaque PVC inférieure) pour placer une rondelle en caoutchouc dans le fond de sorte de plaquer le baril-écrou contre la vitre supérieure.
  6. Le trou permettant de passer le tournevis dans la plaque plexi supérieure doit être d'un diamètre inférieur à celui du baril-écrou et bien centré dessus (visseuse).
  7. Tracer les emplacements des boulons au cutter de précision sur la plaque plexi supérieure.
  8. Utiliser le forêt de 3mm pour percer les emplacements à boulons en superposant progressivement les 3 plaques.
  9. Repasser le forêt de 3mm dans les 3 plaques superposées dans les emplacements des boulons pour perfectionner.
  10. Superposer les 2 plaques inférieures et thermosouder le fond et les bords de l'humidificateur pour le rendre étanche.
  11. Percer les mèches (Dremel + forêt bois 1mm + grip de précision) en pente montante vers les salles partant du bas de l'humidificateur en perçant depuis les salles (attention aux bords des salles voisines avec le mandrin).
  12. Thermosouder les bords et le fond des salles et liaisons.
  13. Tracer les trous d'humidification sur la plaque plexi supérieure puis percer (non superposée aux autres) (Dremel + forêt bois 4mm).
  14. Découper les restes des liaisons dans la plaque PVC centrale avec le forêt - disque (Dremel + grip de précision).
  15. Peaufiner le tout délicatement au cutter de précision.
  16. Placer les rondelles de caoutchouc, les barils-écrous, superposer les 3 plaques, placer les boulons et une rondelle métallique des deux côtés du plexi puis serrer le tout.
  17. Percer les sorties vers l’extérieur du nid avec le forêt a bois 9,5mm (visseuse) (le tuyau doit être serré). Tenir le nid avec toutes les plaques fixées et vissées, verticalement, et poser la visseuse par - dessus.  Accélérer progressivement la rotation.
  18. Poncer toutes les parties qui recevront l'enduit avec la Dremel + forêt brosse à métaux.
  19. Couler l'enduit sur une épaisseur de 0,2-0,3mm dans la partie habitable SANS BULLES (tapoter pendant la prise).
  20. Laisser sécher 48h.
  21. Plaquer la mousse florale contre l'humidificateur. Appuyer légèrement pour marquer la mousse florale.
  22. Découper la marque laissée dans la mousse florale (cutter de précision), puis encastrer le bloc dans l'humidificateur et découper au ras de l'humidificateur.
  23. Découper des chutes de 2x2cm (Dremel + disque) et les percer au centre (Ø10mm) puis plaquer perpendiculairement aux sorties sur les 3 plaques superposées et vissées, contre les sorties, bien centré, et thermosouder UNIQUEMENT AUX 2 PLAQUES INFÉRIEURES !!
  24. Utiliser des bouts de tuyaux de 2cm de long, les poser verticalement sur du papier d'aluminium, les remplir de Mastic et laisser un peu dépasser plus large que le tuyau. Laisser sécher.
  25. Faire des bouchons aussi pour l'humidificateur et les accès aux barils-écrous.
  26. Une fois les bouchons secs, les mettre dans les sorties du nid non – utilisées, les trous de l’humidificateur et les accès aux vannes à fourmis et relier les autres sorties à l'ADC.
  27. Introduire la colonie.

Quelques photos maintenant pendant la réalisation du nid :

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Et après de longues heures de travail, j'ai enfin terminé le tout premier nid doté de myrmécovannes !

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Le système est très simple à utiliser : ici la myrmécovanne vue de dessus gère la liaison entre deux salles :

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L'accès à la salle suivante est ici impossible...

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Mais un demi tour de tournevis plus tard, les deux salles communiquent !

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Une ouvrière Serviformica de ma colonie a eu le privilège d'essayer le nid, et apparemment il plait !

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Mes regrets sont d'avoir découpé la plaque PVC centrale autour des myrméco-vannes (il aurait été plus simple de juste percer un petit trou des deux côtés du baril-écrou) et de ne pas avoir su faire "plus propre" côté finitions !

EDIT :

En fait dans la liste de mes "améliorations" des nids plexi, au fur et à mesure de mes élevages j'ai choisi de thermosouder l'interstice entre la plaque inférieure et la plaque centrale, et ce, dans le but d'éviter que de la matière organique liquide ne coule des dépotoirs vers cet interstice. Par capillarité le liquide organique se répand alors sur toute la surface d'entre-plaques et y reste très longtemps et s'y décompose, libérant des gaz nocifs pour la colonie et se révélant être une véritable boite de pétri sous les pattes des fourmis... bref mauvais plan.

Aussi je tiens à souligner que contrairement à ce qu'on lit souvent, la capillarité qu'il peut y avoir de "bénéfique" entre l'humidificateur et les salles s'estompe rapidement puisque (du moins pour le genre Formica) les fourmis ont le réflexe de boucher l'arrivée d'eau avec de petits débris... par conséquent ces derniers se décomposent et "infectent" l'espace situé entre la plaque supérieure et la plaque centrale. DONC l'idéal est de percer simplement un trou de très petit diamètre, orienté vers le bas de l'humidificateur (en partant de la paroi située dans une salle contre l'humidificateur) de sorte que l'eau ne coule pas dans le nid, et avant ça de thermosouder totalement l'encastrement de l'humidificateur ! Bref, faire une sorte de conduit d'évaporation.

Cinq astuces :

- Pour les mèches, il n'y a pas de forets assez fins pour empêcher une Solenopsis de passer (par exemple), donc prenez une aiguille toute bête et faites tourner la perceuse assez vite pour fondre le matériau.

- Pour vérifier l'étanchéité de l'encastrement de l'humidificateur (avant d'avoir percé les mèches), il suffit... de le remplir d'eau (la mousse oasis n'est pas encore installée), et de poser le nid délicatement sur de l'essuie-tout. Une heure plus tard, si il y a des gouttes sur l'essuie-tout, c'est que l'étanchéité est mal faite.

- Pour les espèces qui stressent facilement et produisent une grande concentration d'acide (Formica sensu-stricto sp. ou encore Lasius fuliginosus),  il suffit de percer des aérations en cercle sur chaque salle dans la plaque supérieure du nid (de sorte de ne pas gêner un éventuel appareil photo qui photographierai depuis le CENTRE de la salle) sur chaque salle dans la plaque supérieure du nid (voir photo ci-dessous).

- Lorsque la mousse oasis vieillit, l'eau met plus de temps pour pénétrer la surface et on doit attendre que la goutte formée sur le trou de l'humidificateur soit absorbée, ça peut être long... L'astuce c'est de creuser la mousse oasis sues deux tiers de son épaisseur à l'aplomb du trou permettant de l'imbiber, de sorte de créer un petit réservoir fait en mousse oasis qui réceptionnera le contenu de la seringue le temps que l'eau soit absorbée.

- Enfin, lorsqu'une ouvrière parvient à s'échapper, elle cherche souvent à rejoindre la colonie, et ce en passant par l'humidificateur... La parade, c'est soit de séparer la plaque de plexi supérieure en deux de sorte de pouvoir changer la mousse oasis sans ouvrir la partie habitable du nid (un peu lourd quand le ouvrières s'évadent souvent, soit simplement de faire des bouchons en silicone.

Source: Externe

Il ne me reste plus qu'à attendre le printemps pour faire emménager la colonie, encore deux mois à attendre...

27 novembre 2015

Toujours en croissance !

Ça fait un petit bout de temps que je n'ai plus posté de nouvelles de la colonie, ayant eu assez peu de temps libre depuis longtemps maintenant ! Mais ayant un nouveau portable plus pratique pour bosser sur le blog, je devrais pouvoir m'y remettre ^^...

Aux dernières nouvelles la colonie allait bien mais commençait à manquer sérieusement d'esclaves ! Par chance, fin juillet un ami m'est venu en aide en m'offrant une centaine de cocons de Serviformica, ce qui a relancé la ponte : Le 23 août j'ai découvert une nouvelle belle grappe d'oeufs dans le nid.

Mais à ma grande surprise elles ne se sont pas arrêtées là : le 17 octobre, je découvrais une nouvelle belle grappe d'oeufs !

J'ai donc attendu jusqu'au 7 novembre pour les mettre en diapause, dont elles sortiront quelques jours cet hiver, puis "définitivement" début mars.

 

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Aujourd'hui la colonie compte environs 130-150 individus pour 20-30 ouvrières Polyergus. La croissance devrait donc se poursuivre normalement après la diapause mais il va falloir que je leur fasse un nid rapidement. Je pense refaire un nid en plexiglas comme ceux que j'avais fait il y a 5ans pour mes Formica sanguinea, mais avec quelques améliorations en plus...

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Suivi d'une colonie de Polyergus rufescens
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